lundi 27 août 2007

Raymond Barre, l’arme au centre

Il était ministre, fort peu médiatique, du Commerce extérieur, quand il accéda brutalement, un jour d’août 1976 à la notoriété. A la télévision, le président de la République d’alors, Valéry Giscard d’Estaing, interrogeait la France entière: «Qui est Raymond Barre ?» Le chef de l’Etat s’empressait évidemment de livrer la réponse : «Raymond Barre […] est le meilleur économiste de France.» Ce jour-là, Raymond Barre venait d’être nommé Premier ministre, en remplacement de Jacques Chirac, démissionnaire. Il avait 52 ans.

Un peu plus de trente ans plus tard, alors qu’il est retiré de la vie politique, c’est à un épisode moins glorieux que Raymond Barre doit de renouer avec la notoriété. Le 1er mars dernier, sur France Culture, l’ancien Premier ministre affirme ne pas regretter d’avoir fait de Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de la Gironde de 1942 à 1944, condamné en 1997 pour «complicité de crime contre l’humanité», son ministre du Budget: «Un grand commis de l’Etat», commente-t-il. Egalement interrogé sur ses propos tenus en 1980, après un attentat contre la synagogue de la rue Copernic, à Paris («Un attentat odieux qui voulait frapper les Juifs […] et qui a frappé des Français innocents.»), il dénonce «la campagne faite [alors] par le lobby juif le plus lié à la gauche». Avant de décréter que le numéro 2 du Front national, Bruno Gollnisch, condamné pour propos négationnistes en janvier, est un «homme bien».